Les « basiques » tiré de l’anglais basic (essentiel), le terme s’applique au fond d’une garde-robe… À ces indémodables qui constituent, sinon une véritable mode, un style en soi. Inspirés du vêtement militaire, des tenues de travail, de produits quotidiens nés du hasard autant que de la nécessité… Ces vêtements signalent un retour au classicisme qui, désormais, se manifestera à intervalles réguliers entre deux vagues de mode. Vêtement, accessoires, sac à main, chaussures, bijoux… sont revisités chaque année.
Avec cette nuance que les basiques définissent des vêtements informels et confortables plus destinés aux loisirs de fins de semaines ou aux vacances qu’aux activités citadines. À moins que leur adoption en ville ne signale, chez celui ou celle qui les ont choisis, et souvent à l’exclusion de toute autre mode, une indifférence affichée à l’égard de tout formalisme social. Sevrées des surenchères des trublions de la mode, les grandes dames de la presse ne manquent jamais, une ou deux fois par an, de faire l’éloge des bons basiques indispensables à toute garde-robe équilibrée. Qu’il s’agisse de chaussures, de bijoux, d’un sac à main, d’accessoires divers…
Agnes B. et la mode
Agnes Troublé a créé sa marque en marge du monde de la mode auquel, d’ailleurs, elle se défend aujourd’hui d’appartenir. Celle qui Signe Agnes B. et échappe aux définitions classiques n’en rencontre pas moins, depuis plus de vingt ans, un succès considérable, tant en Europe qu’aux États-Unis. Issue du phénomène de l’anti-mode, revendiquant les idéaux contestataires d’une génération qui, en 1970, prend ses distances avec la société de consommation. Cette très jolie jeune femme aux allures modestes, juvéniles et fragiles devient l’un des personnages les plus influents du marché de l’habillement. On hésite pourtant à parler de style… Notion qui induit une certaine forme d’autorité, à propos des produits griffés par Agnes B. Celle-ci n’impose rien, ne prétend à rien.
Le style Agnes.B
Elle propose. Suggère. Souffle une alternative au système de la mode et à ses diktats. Ses boutiques sont des bazars, on y trouve de tout, un peu. Mais chacun de leurs articles, véritables bases d’une garde-robe, est fabriqué en France. Il subit, sous le regard attentif d’Agnes et de son équipe, les imperceptibles et judicieuses modifications. Ces modifications, sans qu’on puisse très bien dire pourquoi, font toute la différence entre un vêtement générique et un produit qualifié. Femmes, hommes, enfants… Beaucoup de ceux qui se fournissent dans ses boutiques ne vont jamais ailleurs. Ils seraient bien étonnés qu’on les trouve « à la mode ».
